À l’heure où nous voyons nos métiers évoluer de plus en plus vite et où l’apport des nouvelles technologies remet en question l’utilité d’une partie grandissante de la formation médicale actuelle, des changements radicaux dans l’enseignement de la médecine s’imposent.
Tout d’abord, les études de médecine sont actuellement bien trop focalisées sur les connaissances. L’approche par compétences doit être instaurée à tous les niveaux. Elle permettra notamment aux stages de redevenir réellement formateurs, en fixant des objectifs de progression intermédiaires au fur et à mesure du cursus et adaptables aux stages.
Ensuite, la faculté de médecine est actuellement beaucoup trop cloisonnée vis-à-vis des autres composantes de l’université. Les doubles cursus et les ouvertures sur des formations variées doivent constituer une richesse pour la formation des futurs médecins, dont les parcours se situeront souvent à l’interface avec d’autres disciplines. En effet, la médecine “monolithique” semble arriver à son terme, et les passerelles entrantes comme sortantes constituent un levier incontournable à l’adaptation des études de médecine aux enjeux d’avenir.
Enfin, les études de médecine sont empoisonnées par des modalités de sélection barbares portant le nom de "PACES" et "ECN". Orientant totalement l’apprentissage vers un bachotage intensif et compétitif, ces deux goulots d’étranglement dévoient largement la pédagogie dans nos facultés. Des évolutions substantielles semblent indispensables à la révolution pédagogique que nous souhaitons voir apparaître dans les études de médecine de demain.
En résumé, pour l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), les études de médecine de demain seront modulaires, décloisonnées et plus humaines.
Le Bureau national 2017 - 2018 de l'ANEMF