Juin

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Publication


 

L'empirisme, plus fort que la science ?

 

Le CFRPS cosigne dans les Annales françaises de médecine d'urgence une étude qui avait pour but de comprendre pourquoi les médecins urgentistes ne respectent pas les recommandations concernant l'injection d'adrénaline dans l'arrêt cardiaque.

L'adrénaline est le seul médicament d'usage courant dans la prise en charge de l'arrêt cardiaque. Son injection est essentiellement préconisée dans les situations d'asystolie (le "tracé plat"). Elle est codifiée depuis un siècle et les modalités d'administration n'ont quasiment pas évolué. Il est ainsi recommandé d'injecter 1 mg d'adrénaline toutes les 3 à 5 minutes. 

Une étude préliminaire (non publiée) avait montré que 90 % des médecins du SMUR ne respectent pas cette recommandation, alors même que l'utilisation de l'adrénaline dans l'arrêt cardiaque est probablement l'une des situations de soin les plus codifiées au monde. Les résultats de l'étude publiée dans les AFMU mettent en évidence que l'expérience ("l'empirisme") des médecins exerce un poids bien plus important que les résultats des travaux de recherche (conduits dans ce domaine et synthétisés tous les cinq ans par une équipe internationale de plusieurs centaines de chercheurs - "la science"), dans la façon dont l'adrénaline est (mal)utilisée dans la prise en charge des patients en arrêt cardiaque.   

Parmi les thèmes identifiés lors de l'analyse qualitative, on trouve : "Tenter le tout pour le tout", "Vider la seringue", ou encore "Plus égal mieux".
 

Publication (2)


 

L'intelligence artificielle ne remplacera pas le médecin, mais...

 

... elle pourrait profondément modifier la façon dont les médecins et les autres professionnels de santé parviennent à un diagnostic. Voici la conclusion d'un article cosigné par le CFRPS et le laboratoire iCube (Strasbourg), issu d'une conférence donnée à Montpellier à l'occasion du 79e Congrès de la Société nationale française de médecine interne. 

L'article compare la façon dont les médecins et la machine raisonnent pour parvenir à un diagnostic. Voici un extrait de la conclusion : "De nombreuses différences existent quant au raisonnement diagnostique chez le médecin et chez la machine. La plus importante réside sans doute dans le fait que si le raisonnement humain relève indéniablement d’une forme d’intelligence, il n’en est rien chez la machine, qui ne fait qu’exécuter des opérations sans comprendre ce pour quoi elle a été conçue et ce qu’elle fait. Cette confusion est à l’origine de représentations erronées et de multiples fantasmes dans l’esprit du grand public et dans celui des professionnels de santé. Pour autant, il n’est pas possible de nier que le médecin se trompe fréquemment de diagnostic et que ces erreurs sont à l’origine d’un nombre important de décès".

L'article peut être téléchargé ici

Lu pour vous



Tous les mois, les enseignants du CFRPS sélectionnent des articles récemment publiés dans le domaine de l'éducation des sciences de la santé et vous en offrent un résumé.
 

Le raisonnement thérapeutique : implications pour les formateurs en sciences de la santé et perspectives de recherche


Management Reasoning: Implications for Health Professions Educators and a Research Agenda 
Cook et al. (2019), Academic Medicine
Article téléchargeable ici


 par Mathieu LORENZO
Faut-il différencier le raisonnement diagnostique et le raisonnement thérapeutique (au sens large : la prise en charge) ? C’est ce que propose un groupe de chercheurs américains ce mois-ci dans la revue Academic Medicine. 

Les auteurs mettent en avant plusieurs différences entre ces raisonnements. Le raisonnement thérapeutique implique ainsi une décision partagée avec le patient et un suivi des effets de cette décision. S’il est fréquemment possible de déterminer un diagnostic correct unique, il existe par ailleurs la plupart du temps plusieurs propositions différentes de prise en charge, qui sont toutes acceptables, selon les préférences du patient et du soignant, et selon le contexte. La dichotomie entre ces deux types de raisonnements me semble à titre personnel discutable, dans la mesure où le raisonnement diagnostique se prolonge dans l’analyse des résultats d’investigations (par exemple, un bilan biologique) et dans les propositions thérapeutiques (par exemple, tester l’efficacité d’un traitement pour confirmer un diagnostic). 

Les auteurs suggèrent que l’apprentissage et l’évaluation du raisonnement thérapeutique tiennent compte des spécificités par rapport au raisonnement diagnostique. Il faudrait en particulier mobiliser des méthodes et outils pédagogiques permettant d'illustrer le fait que plusieurs réponses différentes peuvent être considérées comme étant acceptables, et développer chez les étudiants la tolérance à l'incertitude. Il serait également souhaitable d'utiliser des outils d’évaluation de la décision partagée. Le test de concordance de script (TCS) est l'un des outils proposés pour atteindre ces objectifs. De manière plus globale, les évaluations en stage seraient aussi un bon moyen de capter la complexité du raisonnement thérapeutique.

Cet article soulève plusieurs considérations intéressantes pour les formateurs en sciences de la santé. Il nous invite en particulier à réfléchir aux outils pédagogiques utilisés pour l'apprentissage du raisonnement clinique au regard de leur authenticité et de leur capacité à refléter la complexité et la totalité de la pratique soignante. Davantage que le TCS, les formations par concordance de raisonnement (des questions de TCS accompagnées d’une explication de la réponse donnée par chaque expert) pourraient être des outils utiles pour l’apprentissage et l’évaluation de la dimension thérapeutique du raisonnement clinique, selon les principes énoncés par les auteurs. 
La pause pédagogique
du 20 juin 2019
L'article

Développer ses compétences transversales pour réussir ses études en santé
 SOUHAIT et al.

Un article publié dans le cadre du 
Colloque international : apprendre, transmettre, innover à et par l'UniversitéMontpellier, (2018)
Rendez-vous

Jeudi 20 juin 2019

12 h 30 à 13 h 30


en salle du conseil de la
faculté de médecine de Strasbourg
Les animateurs


Karen ETTEDHUI et Chrystelle JEAN
sont infirmières (respectivement à Strasbourg et à Marseille)
« Oh là là, cet étudiant débarque dans le service et déjà, il se colle au mur. Il pourrait quand même dire bonjour  ! Ça promet pour son stage… »  Son attitude traduit peut être un manque de confiance ou un autre problème ?

A l’heure actuelle, être diplômé ne suffit plus pour obtenir un poste. Les compétences sociales et comportementales sont des critères importants de sélection, mais aussi d’orientation professionnelle. Il est donc nécessaire d'aider les étudiants à les développer.

La pause pédagogique sera l’occasion de sortir des sentiers battus et de tester des outils innovants permettant la découverte de talents cachés en matière de compétences transversales.

Que vous soyez étudiant, enseignant, encadrant ou recruteur, venez nous rejoindre pour vivre une expérience unique et, peut-être, découvrir en vous de nouveaux talents !

 

Retrouvez dorénavant les pauses pédagogiques en vidéo !
 
Archives et
prochaines pauses
Retrouvez ici les thèmes des précédentes pauses pédagogiques ainsi que les publications associées (vidéo, copie du diaporama, synthèse des points clés et articles).

Les pauses pédagogiques, c'est fini pour cette année. Un grand merci à tous les formateurs, enseignants  et soignants qui y ont participé et ont contribué à les enrichir, en partageant leurs expériences et leurs points de vue.

 
Rendez-vous au mois d'octobre prochain pour un nouveau cycle de pauses !

Babillard



 
Congrès
 
Les inscriptions sont ouvertes pour le prochain Colloque national des centres d'enseignement des soins d'urgence, qui aura lieu à Nancy du 27 au 29 novembre 2019. Plus d'informations ici
 

Formation

Les inscriptions pour le diplôme de formateur dans le domaine de la santé, organisé par l'Unité de recherche en éducation médicale de l'Université de Genève, sont ouvertes. Plus d'informations ici.


Publication

Un nouveau numéro hors-série de la revue Recherche Qualitative vient de paraître, sur le thème "L’ère du numérique : quelles possibilités et quels défis pour la recherche qualitative?". La revue est accessible ici.


On en parle
 
  • Horaires à rallonge, temps consacré aux patients... A quoi ressemble le quotidien d'un médecin généraliste ? L'article, publié dans le 20 Minutes, est accessible ici
  • « Casse-couilles » les malades?? Soignants et patients indignés par le livre témoignage d’une urgentiste. L'article, publié dans le Quotidien du Médecin, est accessible ici
  • Fin du concours infirmier et réforme des épreuves pour les internes en médecine. L'article, publié dans Le Parisien, est accessible ici
  • Les écoles d'infirmier(e)s, formation la plus demandée sur Parcoursup : "Un vrai engouement chez les lycéens". L'article, publié sur le site d'Europe 1, est accessible ici
  • Vallancien - Plus d'infirmiers, moins de médecins ! L'article, publié dans Le Point, est accessible ici
  • Burn-out: "il y a un gros problème de management à la française". L'article, publié dans le magazine Challenges, est accessible ici
  • L’intelligence artificielle de Google serait meilleure qu’un praticien pour diagnostiquer le cancer du poumon. L'article, publié sur le site KultureGeek.fr, est accessible ici
  • Pression sur les hôpitaux : le personnel médical de plus en plus touché par des troubles psychosociaux. L'article, publié dans Atlantico, est accessible ici
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