Février

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Publication


 

Le CFPRS et iCube cosignent un article comparant le raisonnement diagnostic chez le clinicien et chez la machine

 

Le CFRPS cosigne avec des chercheurs d'iCube et de l'Université de Haute-Alsace, dans le Canadian Medical Association Journal, un article de synthèse comparant le raisonnement des cliniciens et de l'intelligence artificielle dans le cadre des tâches diagnostiques.

Extrait (traduit en français)

L'intelligence artificielle (IA) est souvent présentée comme l'avenir de la pratique médicale. Le concept d'IA a été développé dans les années cinquante. Il est défini comme "l'utilisation d'un ordinateur pour modéliser un comportement intelligent avec une intervention humaine minimale". Depuis plusieurs années, la littérature scientifique et les médias grands publics rapportent qu'une intelligence non humaine pourrait égaler, voire surpasser le clinicien dans les tâches diagnostiques.

L'intelligence humaine est généralement appréhendée sous l'angle du raisonnement clinique, défini comme "les processus cognitifs qu'un médecin utilise lorsqu'il aborde des situations cliniques". Cette composante centrale de la compétence des médecins leur permet notamment de poser des diagnostics. En sciences de la santé, le raisonnement clinique est souvent abordé selon la perspective de la théorie du double processus, issue de la psychologie cognitive.

L'IA peut renvoyer à plusieurs méthodes différentes. La plupart des diagnostics sont basés en IA sur des algorithmes d'apprentissage machine qui sont suffisamment "intelligents" pour traiter des problèmes complexes. Ces algorithmes sont créés grâce à l'intelligence humaine. Récemment, des progrès substantiels ont été réalisés dans ce domaine grâce à la résurgence des réseaux de neurones - une famille de méthodes d'apprentissage machine - et, en particulier, des réseaux de neurones profonds.

Dans cet article,
 nous ciblerons principalement l'apprentissage machine, en particulier les réseaux de neurones profonds. Nous analyserons les différences dans la façon dont les humains et l'IA raisonnent sur le plan diagnostic, et argumenterons que le raisonnement humain continuera à occuper une place centrale dans la démarche diagnostique en médecine.

L'article est librement accessible sur le site de la revue

Bienvenue !


 

Isabelle SEBRI rejoint l'équipe du CFRPS

 

Isabelle SEBRI a récemment été chargée par la faculté de médecine de Strasbourg d'accompagner l'universitarisation des professions de santé et le déploiement du dispositif de formation des infirmiers de pratique avancée. Au CFRPS, elle sera principalement impliquée dans l'organisation des manifestations scientifiques du centre.

Présentation

Isabelle SEBRI est infirmière cadre de santé chargée de mission à la faculté de médecine de l’université de Strasbourg. Elle assure l’accompagnement pédagogique à l’intégration des formations paramédicales et en maïeutique dans le cadre du processus d’universitarisation. Elle est également co-responsable de la formation d’infirmier en pratique avancée, dont elle assure certains enseignements. Elle a obtenu son master d’ingénierie de la formation et des compétences (parcours "pédagogie en sciences de la santé") en 2015, avec un travail sur l’utilisation des outils numériques en cours magistral par les étudiants en soins infirmiers. Elle a été pendant dix ans formatrice à l’Institut de formation en soins infirmiers Saint Vincent, puis coordinatrice pédagogique. Dans le cadre de ses missions, elle est amenée à créer plusieurs dispositifs de formation à destination des professionnels comme des étudiants. 
 
Bienvenue Isabelle !

Lu pour vous



Tous les mois, les enseignants du CFRPS sélectionnent des articles récemment publiés dans le domaine de l'éducation des sciences de la santé et vous en offrent un résumé.


Indépendants et connectés : une exploration qualitative de l'expérience d'utilisation de podcasts éducatifs par les internes


Independent and interwoven: a qualitative exploration of residents’ experiences with educational podcasts

Riddell et al. (2020), Academic Medicine
Article téléchargeable ici

 par Elodie HERNANDEZ

Riddell et al. se sont intéressés à l'utilisation de podcasts (un enregistrement sonore et/ou vidéo accessible en ligne) dans la formation des internes de médecine d'urgence. Les auteurs ont étudié les motivations des utilisateurs de podcasts et la façon dont cet outil peut être source d'apprentissages. Il s'agit donc d'éclairer une pratique courante pour en rechercher les bien-fondés.

La méthode qualitative décrite dans l'article est remarquable. Elle a rassemblé six auteurs : cinq chercheurs familiers des podcasts et un chercheur chevronné en méthodes qualitatives, avec une expérience anthropologique. Des entretiens semi-directifs d'environ une heure ont été réalisés avec les internes. Les verbatims ont été co-codés par quatre auteurs. Les résultats ont été mis à disposition d'un groupe d'interviewés, afin d'attester de l'authenticité et du sens donné aux verbatims. Les participants étaient des internes en médecine d'urgence issus de trois universités (deux aux Etats-Unis et une au Canada). Cette spécialité a été choisie, car l'usage des podcasts y est courant et les podcasts en médecine d'urgence sont nombreux.

Seize entretiens ont permis d'identifier trois thèmes principaux :
- le podcast permet un engagement opportun
- le podcast crée un sentiment d'appartenance à un groupe
- le podcast permet des apprentissages personnalisés.

L'engagement opportun correspond au fait de pouvoir réaliser un apprentissage perçu comme "facile", qui nécessite une moindre concentration qu'une lecture, par exemple. En raison de son aspect mobile et pratique, il permet le "multitasking" : l'apprenant peut écouter le podcast tout en conduisant ou en rangeant sa cuisine... Les interviewés reconnaissent volontiers la dimension passive de l'apprentissage et la rétention limitée d'informations qui en découle. Leur choix du podcast était prioritairement guidé par la durée de la tâche principale qu'ils souhaitaient simultanément accomplir.

Le sentiment d'appartenance à un groupe est un point très intéressant. Le podcast est en effet perçu comme plus humain, plus personnalisé et plus authentique qu'une lecture. Certains interviewés déclaraient discuter du podcast avec leurs pairs, échanger des conseils d'écoute, et parler des sujets écoutés avec leurs supérieurs, pour confronter les avis. Certains supérieurs avaient d'ailleurs parfois tendance à discréditer les podcasts et on retrouvait également une forme de dissonance cognitive lorsque les experts du podcast relataient des pratiques différentes des pratiques locales. Dans ce contexte, les internes déclaraient adopter la "norme" locale.

Le dernier thème concerne les apprentissages personnalisés réalisés grâce à l'écoute de podcasts. Les résidents expliquaient choisir les podcasts selon plusieurs facteurs : curiosité pour un sujet inconnu, démystification de celui-ci ou, pour les résidents les plus avancés dans leur formation, identification de la nécessité d'approfondir un sujet. Ils décrivaient aussi retourner parfois lire un article ou un chapitre de livre sur le sujet écouté.

Riddell et al. avancent quelques pistes pour favoriser les apprentissages grâce aux podcasts. Compte tenu de la théorie de la charge cognitive, le "multitasking" n'est pas propice à des apprentissages en profondeur. Les auteurs proposent ainsi de réaliser des podcasts plus fractionnés, segmentés et référencés par segment. L'aspect communautaire mérite également d'être discuté. La réflexion apportée par rapport aux expériences authentiques relatées dans les podcasts est en effet riche d'enseignements : les résidents sont confrontés à des variations de pratiques, et donc, à l'incertitude, qui est un marqueur important de la pratique médicale. 

Cet article m'a paru utile en ces temps de réforme des études de santé, car le podcast est un outil qui peut être utilisé à tout moment, écouté partout, sur une multitude de supports, et de façon asynchrone. Et même s'il consiste en un apport unilatéral d'informations, il permet de mobiliser des éléments peu abordés en milieu académique, dont la discussion autour d'attitudes et de pratiques professionnelles différentes. A la suite de cette lecture, j'ai cherché des podcasts en éducation médicale. On en trouve beaucoup, surtout en anglais. Si vous souhaitez occuper un temps en mode multitâche, pourquoi ne pas écouter Medical Education Podcasts, JAMA Clinical reviews, ou encore TED talks santé ou éducation ? Et si vous avez encore plus de temps, pourquoi ne pas vous lancer dans la création d'un podcast d'éducation médicale, sur un sujet qui vous tient à cœur ?
 


Participation des patients/usagers à l'enseignement : une revue systématique BEME


Patient/service user involvement in medical education: A best evidence medical education (BEME) systematic review: BEME Guide No. 58

Gordon et al. (2019), Medical Teacher
Article téléchargeable ici
 
 par Mathieu LORENZO
A quoi cela sert-il d’intégrer des patients dans la formation médicale ? C’est pour répondre à cette question qu’une équipe anglaise a réalisé une revue systématique de la littérature dans le cadre de l'élaboration d'un guide sur les meilleures pratiques en éducation médicale. 

Ce travail a permis de mettre en évidence que de nombreux articles publiés ces dernières années ont démontré que l'intégration de patients, de la conception des enseignements à l’évaluation des apprentissages des étudiants, est tout à fait faisable. 

Le résultat le plus intéressant est qu’intégrer des patients semble favoriser le développement de l’empathie chez les étudiants et promouvoir une approche centrée sur le patient, ainsi que des soins holistiques (tenant compte de la globalité de la situation : le patient, son milieu de vie, le contexte, etc.).  

Malgré ces preuves d’efficacité, l’utilisation de patients dans les curriculums semble n'avoir que peu progressé ces dernières années dans les formations en santé. Gageons que de telles revues systématiques de la littérature aideront les décideurs institutionnels à s’engager davantage dans cette voie pour former les professionnels au regard des attentes actuelles de la société.
Prochaine pause pédagogique
L'article

S’étonner pour se professionnaliser : une expérience d’immersion sur le terrain en première année de formation d’ergothérapeutes

Publié en 2018 par BROUSSAL et al.
dans la revue Education et socialisation
Rendez-vous
le


11 février 2020
de
12 h 30 à 13 h 30

en salle du conseil de la
faculté de médecine de Strasbourg
Les animateurs



Laetitia DAVID, Jérôme EHRET et Nizha BENKADA sont respectivement sage-femme, kinésithérapeute et infirmier à Besançon, Rosheim et Strasbourg
Un focus original sur la professionnalisation

« Ca m'a changée parce que je me rends compte qu’il faut prendre vraiment la dimension globale de la personne, ça, c'est du soin. C'est pas qu’une maladie, qu’un symptôme… Il faut prendre en charge la personne dans sa globalité ».

« Cela aussi m’a surpris, avant d’être immergée dans le monde hospitalier, je ne pensais pas que le bon déroulement des soins dépendait autant du patient ».

Ces témoignages, issus de rapports de stage d’étudiants en santé, illustrent le rôle déterminant de l’immersion dans le monde professionnel, qui est à l'origine d'une transformation des représentations d’un étudiant novice.

L’accompagnement de l’étudiant dans son parcours de professionnalisation devrait être une préoccupation centrale chez les formateurs. Comment devient-on un professionnel ? Comment répondre aux questionnements de l’étudiant face à la découverte de l’environnement du soin ? De quels outils dispose le formateur pour favoriser et observer ce processus ?

La réponse à ces questions vous intéresse ? Nous vous donnons rendez-vous le mardi 11 février pour échanger et réfléchir autour de cet article de Broussal et al., qui propose une approche originale de la professionnalisation des étudiants en ergothérapie lors de leur premier stage.
Archives et prochaines dates
Retrouvez ici les thèmes des précédentes pauses pédagogiques ainsi que les publications associées (vidéo, copie du diaporama, synthèse des points clés et articles).

Les prochaines pauses pédagogiques auront lieu les 17 mars 2020, 28 avril 2020, 19 mai 2020 et le 16 juin 2020

Babillard



 
Congrès
 
  • L'Association francophone pour le savoir (Acfas), l'Université de Sherbrooke et l'Université Bishop's organisent le 88e Congrès annuel de l'Acfas, à Sherbrooke (Canada), du 4 au 8 mai 2020. Plus d'informations ici.
  • La 11e édition du colloque Méthodes quantitatives en sciences humaines (MQSH) aura lieu le vendredi 5 juin 2020 à l’École de Psychologie de l’Université Laval de Québec (Canada). Plus d'informations ici


On en parle
 
  • Quelles études suivre pour devenir kinésithérapeute?? L'article, publié dans Ouest Franceest accessible ici
  • Etudiants : sept astuces (sous tendues par les données de la science) pour mieux prendre des notes en coursL'article, publié sur le site The Conversation, est accessible ici
  • Les étudiants infirmiers peuvent aménager leurs étudesL'article, publié sur le site de L'Etudiant, est accessible ici
  • Parcoursup : la réforme de l'accès aux études de santé donne la migraine aux doyens et présidents d'université. L'article, publié dans Le Quotidien du Médecin, est accessible ici
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