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Aller travailler en étant malade | Portfolio et écriture réflexive | Rôle des biais cognitifs dans l'apprentissage | Babillard
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L'écriture réflexive dans le portfolio

  LU POUR VOUS  
Aller travailler en étant malade

  PAUSE PÉDAGOGIQUE  
Le rôle des biais cognitifs dans l'apprentissage

  BABILLARD  

 

 

 

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L’écriture réflexive dans le portfolio



 
Dans le cadre du master PSS, Isabelle SEBRI a conçu une activité originale visant à favoriser les activités réflexives des étudiants lors de la construction de leur portfolio. Zoom sur l’Expofolio.

Le portfolio est, depuis quelques années, couramment utilisé dans les formations en santé pour accompagner les étudiants dans leur parcours, notamment pendant leurs stages. Au-delà de l’outil de consignation des activités réalisées, le portfolio favorise une démarche itérative de valorisation du développement des compétences tout au long de l’apprentissage et tout au long de la vie.

Le processus réflexif tient une place importante dans cette démarche. L’écriture réflexive dans le portfolio est considérée comme un levier puissant pour prendre de la distance sur ses pratiques et transformer ses expériences en apprentissages. Elle favorise la construction de la pensée, des connaissances et de l’identité professionnelle, en encourageant une réflexion critique sur les expériences vécues. Ce processus d’écriture permet aux apprenants de prendre du recul, d’analyser leurs actions et de les relier à des concepts théoriques, favorisant ainsi l’intégration de la théorie à la pratique.

Cependant, la maîtrise de l’écriture réflexive nécessite un apprentissage spécifique, car elle implique un positionnement énonciatif particulier et des compétences littéraciques qui n’ont rien d’inné. Les recherches récentes soulignent l’importance de l’accompagnement des étudiants dans ce processus d’écriture pour maximiser son potentiel de développement professionnel.

Afin d’encourager le processus réflexif dans le cadre du master de pédagogie en sciences de la santé, sans pour autant contraindre et/ou restreindre les étudiants à l’écriture, il leur a été demandé individuellement de réaliser un poster, chaque poster s’intégrant dans une présentation globale «?Expofolio?» sur la thématique imposée des métamorphoses.

La grille REFLECT est un outil validé en français (Onaisi et al, 2022) pour évaluer la réflexivité dans les traces écrites d’apprentissage et offrir une rétroaction de qualité afin d’optimiser l’apprentissage de la réflexivité. Elle a été discutée et utilisée pour guider les étudiants dans la création du poster. Lors de l’Expofolio, un trinôme d’étudiants s’est servir de la grille pour fournir une rétroaction argumentée sur les traces-preuves d’apprentissage présentées. Dans un second temps, les étudiants-auteurs se sont saisis des rétroactions pour développer leur questionnement, réajuster et poursuivre les apprentissages.

Ainsi, l’Expofolio en tant que modalité pédagogique articule créativité et réflexivité. Elle devient un espace formatif à visée professionnalisante, et l’objet-poster s’affirme comme un outil de (re)médiation de l’écriture réflexive, pour susciter plus largement l’engagement des étudiants dans la démarche portfolio. 


Onaisi R et al.. Évaluer la réflexivité à travers les traces écrites d’apprentissage des étudiants en santé : traduction et adaptation interculturelle de la grille REFLECT. Pédagogie Médicale 2021;22:15-26

Voici quelques-unes des productions des étudiants. L’ensemble est consultable ici.

 

 

 

>       LU POUR VOUS

Tous les mois, les enseignants du CFRPS sélectionnent un article ou un ouvrage récemment publié dans le domaine de l'éducation des sciences de la santé, et vous en offrent une analyse

Aller travailler en étant malade : une scoping review du présentéisme chez les médecins et les étudiants en médecine 


Going to work sick: a scoping review of illness presenteeisme among physicians and medical trainees

Madrazo et al. (2024), Medical Education
 
 
 par Élodie HERNANDEZ

Comment être plus ancré dans l’actualité qu’en abordant le thème du «?travailler malade?»?? Qu’il s’agisse de la grippe saisonnière, d’autres viroses ou de pathologies chroniques, les professionnels de santé et les formateurs sont régulièrement confrontés à l’épineuse question d’aller au travail malade et de laisser un étudiant malade travailler.

La scoping review que j’ai choisi d’analyser ce mois-ci a pour objectif de décrire le concept de présentéisme et d’identifier la perception qu’en ont les praticiens et les étudiants en santé. Elle s’appuie sur le cadre méthodologique d’Arksey et O’Malley, et suit les lignes directrices PRISMA-ScR.

Quarante-cinq études ont été traitées pour répondre aux questions suivantes : comment ce concept est-il défini, problématisé et perçu ? Quelles méthodes et approches ont été utilisées pour l’étudier ? A-t-il évolué depuis la pandémie de Covid-19??

Définition et perceptions du présentéisme

Le présentéisme consiste à aller travailler ou étudier alors que l’on est malade. Certains définissent ce concept comme le fait de se rendre au travail «?alors que vous recommanderiez à un patient de rester à la maison?» ou «?malgré le sentiment de ne pas se sentir suffisamment performant pour son travail?» ou encore alors que «?vous avez hésité à prendre un congé maladie?». La notion de maladie inclut aussi bien les affections physiques que mentales. Les infections respiratoires sont souvent mises en avant en raison du risque de transmission, mais une étude révèle que 87 % des soignants travaillant avec une infection respiratoire utilisent un équipement de protection. Fox et al. soulignent que certaines pathologies sont jugées plus «?légitimes?» que d’autres pour justifier un arrêt de travail, notamment celles qui concernent la santé mentale, telles que la dépression et les addictions.

Facteurs favorisants 

Certains groupes sont plus enclins à travailler malades : les femmes, les jeunes professionnels et ceux conduisant des recherches. Parmi les raisons invoquées figurent la honte et la peur de la stigmatisation liées à l’absence, la crainte d’être perçu comme faible, et la pression académique. Les étudiants en santé assimilent très tôt l’idée «?qu’un médecin n’est pas autorisé à être malade parce qu’il doit soigner les malades?». Ils reproduisent les comportements de présentéisme observés chez leurs aînés. D’autres facteurs renforcent ce phénomène, dont les barrières administratives et le manque d’accès à des soins spécifiques.

Des effets négatifs… et un effet positif

Le présentéisme entraîne des effets négatifs pour les patients, les praticiens et le système de santé. Les études mettent en évidence une augmentation de l’insatisfaction au travail, une majoration du stress, et un risque accru d’absentéisme futur, de burn-out, de dépression et d’idées suicidaires. Une seule étude suggère un effet bénéfique à court terme : travailler malgré la maladie renforcerait l’estime de soi et l’identité professionnelle. Aucune recherche n’a exploré la perception des patients face à ce phénomène.

Quelles solutions envisager??

Les auteurs discutent de plusieurs pistes d’amélioration, parmi lesquelles léducation et la sensibilisation aux risques liés au présentéisme, l’adoption de politiques institutionnelles claires, ou encore une meilleure indemnisation des congés maladie. Une étude réalisée par Rostad et al. montre que le niveau de présentéisme diminue dans les pays où les absences pour maladie sont mieux prises en charge.

Un paradoxe persistant

Bien que reconnu comme un problème majeur pour la santé des patients et des praticiens, et pour le système de santé, le présentéisme demeure largement répandu. Il s’inscrit dans un contexte d’adaptation à un système de santé sous tension, où le manque de ressources humaines pousse les soignants à travailler même en étant malades. Ceux qui le font sont souvent perçus comme altruistes et responsables. Pour mieux comprendre ce paradoxe, les auteurs s’appuient sur le cadre de la performance en santé (Health Performance Framework — HPF). Ce modèle décrit le présentéisme comme une tentative de compromis entre santé personnelle et exigences professionnelles. Ainsi, le présentéisme peut être fonctionnel (lorsque la santé et la performance restent acceptables), dysfonctionnel (en cas de détérioration simultanée de la santé et de la performance), thérapeutique (lorsque travailler malade apporte un bénéfice au professionnel, malgré une faible performance) et surperformant (quand le soignant excelle professionnellement, au détriment de sa santé). Un équilibre permettant un présentéisme fonctionnel nécessite des ressources à la fois internes (qui dépendent de la maladie) et externes (environnement de travail, politiques institutionnelles). 

Si ce modèle montre que le présentéisme peut être fonctionnel à court terme, il souligne aussi ses risques lorsqu’il devient chronique.


Le Covid-19 a-t-il changé la donne??

L’impact de la pandémie sur le présentéisme reste limité. Le cadre HPF met en lumière une adaptation de la performance aux contraintes du système de santé et une culture médicale valorisant le «?super-héros?» dans l’identité professionnelle. 

Perspective

L’éradication du présentéisme semble illusoire, mais une meilleure définition du bien-être et de la santé des professionnels pourrait limiter ses effets négatifs. Pour les étudiants, le cadre HPF plaide en faveur de davantage de flexibilité quant aux absences (en recourant par exemple à la visio) et d’un accès facilité aux soins. Concernant les professionnels de santé, la mise en place de congés maladie rémunérés, pour ceux qui n’en disposent pas, pourrait contribuer à réduire ce phénomène.

Des recherches futures pourraient explorer les facteurs sur lesquels s’appuient les étudiants et les praticiens pour décider d’aller ou non travailler. Il serait également pertinent d’examiner plus en détail la situation des soignants atteints de pathologies chroniques, afin de limiter les iniquités.

Conclusion

Cette scoping review met en évidence la complexité du présentéisme et ses implications à plusieurs niveaux. Elle invite chacun d’entre nous à réfléchir aux ressources, internes et externes, qui permettent de mieux gérer ce phénomène, qu’il nous concerne ou qu’il touche nos étudiants.

 

 

 

>       PAUSE PÉDAGOGIQUE

L'article   < 

 

Le rôle des biais cognitifs dans l'apprentissage

Publié en 2022 par Frayssinhes
dans la revue Éducation Permanente

 >   Rendez-vous 


11 mars 2025
de
13 h à 14 h

en salle 19 de l’institut d’anatomie pathologique — Hôpital civil de Strasbourg
 
 
 
 >   Les animateurs




Georges GESSIAUME  (cadre de santé formateur — Chambéry), Claire EHLINGER (MCU-PH en chirurgie dentaire — Strasbourg) et Sonia KNEPFLER (sage-femme enseignante — Strasbourg)

Quand notre cerveau nous joue des tours : les biais cognitifs dans l’apprentissage

Être formateur en sciences de la santé, c’est parfois se retrouver face à des situations déroutantes. Pourquoi cet apprenant ne semble-t-il pas comprendre, malgré mes explications?? A-t-il réellement décidé de faire n’importe quoi?? Est-il simplement distrait?? Paresseux?? Certains formateurs choisissent de se remettre en question : dois-je utiliser d’autres méthodes pédagogiques?? Est-ce que je m’exprime clairement??  

Bien que toutes ces hypothèses puissent contenir une part de vérité, une autre explication mérite d’être considérée : celle des biais cognitifs. Ces raccourcis de pensée facilitent le traitement de l’information, mais peuvent aussi freiner l’apprentissage. Souvent inconscients, ils influencent le raisonnement, altèrent l’interprétation des faits et peuvent générer des erreurs majeures.

Lors de la prochaine pause pédagogique, nous présenterons ces biais sous l’angle de la pédagogie en sciences de la santé. Nous discuterons de leur rôle dans l’apprentissage, de leurs conséquences et, surtout, de la façon dont nous pourrions en tenir compte pour améliorer nos pratiques d’enseignement.

Ouvrons ensemble cette boîte noire du cerveau pour mieux comprendre… et mieux enseigner?!

 >   Archives et prochaines dates

Retrouvez ici les thèmes des précédentes pauses pédagogiques ainsi que les publications associées (vidéo, copie du diaporama, synthèse des points clés et articles).

Voici les dates des prochaines pauses :
  • 4 avril
  • 17 avril
  • 19 juin

 

 

 

>       BABILLARD

Manifestations scientifiques

 
  • Les inscriptions pour le 31e Colloque national des centres d’enseignement des soins d’urgence sont ouvertes. La manifestation aura lieu à Nice, du 10 au 12 décembre 2025, sur le thème «?Réflexivité : se confronter pour se transformer?». Plus d’informations ici
  • Le prochain symposium de l’Unité de développement et de recherche en éducation médicale de Genève aura lieu le 1er avril 2025, sur le thème «?Évolution du curriculum de formation médicale : vers quoi allons-nous???». Plus d’informations ici



On en parle dans les médias

  • Le sentiment d’«?injustice?» des étudiants en médecine : «?Se faire éliminer à cause d’un oral de dix minutes, ça peut être très décourageant?». L’article, publié dans Le Monde, est accessible ici
  • «?J’ai raté le concours d’entrée en médecine à deux reprises, et de très peu?» : la Roumanie, patrie refuge pour les étudiants en médecine. L’article, publié dans Le Monde, est accessible ici
  • IA et santé : avec l’intelligence artificielle, les formations en ingénierie de la santé façonnent la médecine de demain. L’article, publié sur le site de L’Étudiant, est accessible ici
  • Études de pharmacie : une formation loin de préparer au métier, selon 88 % des étudiants. L’article, publié dans Le Parisien, est accessible ici
  • Les rares étudiants qui utilisent encore cahiers et stylos ont-ils raison ? L’article, publié dans Le Monde, est accessible ici






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