Janvier

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Bonne année !


2019 : une année charnière pour les départements de pédagogie des facultés de médecine ?



La Conférence des doyens des facultés de médecine copilote actuellement avec l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) la réforme du deuxième cycle des études de médecine, qui devrait être déployée à partir de la prochaine rentrée universitaire. Plusieurs groupes de travail ont été mis en place afin de réfléchir aux modalités futures de formation et d'évaluation des étudiants en médecine, ainsi qu'à la façon dont les intéressés accéderont aux différentes spécialités, à l'issue du deuxième cycle.

Cette réforme est salvatrice. Les pratiques de formation et d'évaluation en oeuvre au sein des facultés de médecine françaises ne répondent actuellement ni aux attentes sociétales ni à celles des étudiants. Le cours magistral et le QCM règnent ainsi en maître, et les évolutions technologiques récentes, notamment déployées dans le cadre des épreuves classantes nationales, travestissent difficilement un indéniable archaïsme pédagogique.

De façon presque paradoxale, les facultés de médecine sont les seules composantes universitaires à s'être systématiquement dotées de structures dédiées à la réflexion pédagogique, dès les années quatre-vingt-dix. Couramment dénommées "départements de pédagogie", elles ont en particulier pour mandat d'assurer la formation pédagogique des enseignants et des formateurs, grâce aux diplômes universitaires de pédagogie médicale et de simulation. Ces formations ciblent essentiellement les médecins qui souhaitent effectuer une carrière universitaire et plusieurs se sont récemment ouvertes aux autres professions de santé.

Le déploiement de la réforme du deuxième cycle et, à moyenne échéance, de celle du premier cycle constitue pour les départements de pédagogie médicale une opportunité inédite afin de jouer un rôle central au sein des facultés de médecine. Jusqu'à présent, force est de constater que les besoins pédagogiques des enseignants en médecine étaient au mieux sous-estimés et au pire embryonnaires. Élaborer un "bon" QCM nécessite certes du temps, mais il s'agit essentiellement d'un acte technique, associé à une réflexion pédagogique généralement sommaire. Quant à la supervision des étudiants en stage, les croyances de nombreux enseignants les conduisent à considérer qu'elle ne peut être mise en oeuvre de façon scientifique et qu'elle se résume à "bien montrer", dans l'espoir que les étudiants reproduisent les comportements d'un modèle.

Les nouvelles modalités de formation et d'évaluation des étudiants en médecine relèveront probablement d'un changement paradigmatique majeur, qui imposera de former systématiquement et massivement toutes les parties prenantes, incluant les étudiants. Ce mandat sera logiquement confié aux départements de pédagogie médicale, qui pourront alors exercer pleinement les missions pour lesquelles ils ont été créés.

De façon concomitante, cette grande réforme impliquera également, comme c'est le cas depuis longtemps en Amérique et en Europe du Nord, de professionnaliser les départements de pédagogie médicale. Plusieurs de leurs membres devront y dédier toute ou partie de leur activité, et bénéficier dans cette perspective de formations de haut niveau dans le domaine de l'éducation appliquée à la santé.

Formation


Journée pédagogique sur l'approche par compétences : programme et inscription



L’approche par compétences (APC) est dorénavant déployée dans la plupart des cursus de formation des professionnels de santé. Les facultés de médecine vont connaître cette réforme dans quelques mois. Les IFSI l’ont adoptée il y a près de 10 ans. Qu’en est-il aujourd’hui de l’APC ? Comment construire et améliorer un dispositif de formation basé sur l’APC ?

Cette journée alternera des conférences plénières et des ateliers, animés par des experts de l'ingénierie des compétences :
  • Jacques TARDIF (Université de Sherbrooke, Canada)
  • Emmanuel TRIBY (Université de Strasbourg)
  • Florence PARENT (Université libre de Bruxelles, Belgique)
  • Jean JOUQUAN (Université de Bretagne Occidentale)
  • Isabelle BAYLE (IFSI de Saverne)
  • Véronique BRUNSTEIN (Hôpitaux universitaires de Strasbourg)

? Nous vous invitons à vous rendre sur cette page afin de prendre connaissance du programme et de télécharger le bulletin d'inscription

Recherche


Des ressources pour faire de la recherche en éducation des sciences de la santé



Conduire une démarche de recherche dans le domaine de l'éducation des sciences de la santé implique de réaliser plusieurs étapes, dont certaines présentent des spécificités par rapport à la recherche clinique. L'absence de formation des cliniciens à la recherche dans ce domaine est l'une des premières causes d'échec à la valorisation scientifique des travaux.

Depuis plusieurs semaines, le CFRPS collecte des ressources susceptibles d'intéresser les personnes qui souhaitent entreprendre une démarche de recherche en éducation des sciences de la santé. Elles permettent d'appréhender les spécificités du champ et de mettre en oeuvre les différentes étapes d'un travail de recherche selon les règles de bonne pratique scientifique.

? La page dédiée à ces ressources est accessible ici

Lu pour vous



Tous les mois, les enseignants du CFRPS sélectionnent un article récemment publié dans le domaine de l'éducation des sciences de la santé et vous en offrent un résumé.

La résistance des étudiants à l'apprentissage collaboratif


Student Resistance to Collaborative Learning
Stover et al. (2018), International Journal for the Scholarship of Teaching and Learning
Article téléchargeable ici


par Chloé DELACOUR

Il n’y a pas que le Premier Ordre qui soit confronté à la Résistance. Nombre d’enseignants doivent ainsi faire face à celle des étudiants lorsqu’ils mettent en place des activités d’apprentissage collaboratif pendant leurs cours.

Pourtant, la demande est forte de la part des apprenants de ne plus subir des heures interminables de cours sur un mode transmissif et de bénéficier d’un apprentissage renouvelé et contextualisé. Dans le milieu de la santé, le travail s’effectue en équipe, souvent pluridisciplinaire et pluriprofessionnelle. Il semble donc logique que les apprentissages se fassent également sur un mode collaboratif et actif, ce qui devrait de surcroît satisfaire les attentes des participants.

Ce constat n'est pourtant pas toujours celui dressé par les enseignants... et par les chercheurs en pédagogie, parmi lesquels Sheri Stover and Cindra Holland. Les deux auteures ont donc décidé de mener un travail de recherche auprès d’étudiants en sciences infirmières, dans le but d'identifier les sources de résistance.

Dans leur étude, une enseignante chevronnée et persuadée de la valeur pédagogique de l’apprentissage collaboratif a mis celui-ci en place dans son cours. Les chercheuses ont essayé de documenter la résistance des étudiants et leur insatisfaction grâce à plusieurs questionnaires, fondés notamment sur le passionnant modèle de Tolman et Kremling, qui décrit les composantes de la résistance étudiante comme relevant d'une association de forces provenant du développement cognitif et des capacités métacognitives de l’étudiant, de son environnement et de ses expériences antérieures négatives en cours.

Bien que l’étude comporte selon moi certaines limites - l’une d’elles étant qu’il est peut-être un peu rapide de parler de méthode mixte (je vous invite à relire à ce sujet la première lettre d'information de 2018 pour comprendre pourquoi c’est discutable) -, elle donne plusieurs pistes aux enseignants pour appréhender et dépasser ce qu’ils ressentent au quotidien en cours. Le travail met en particulier en évidence l'importance :

  • d’être transparent quant aux attentes de chaque activité collaborative et, de façon plus globale, du cours ;
  • de rendre explicite auprès des étudiants l’intérêt, d’un point de vue cognitif, du travail collaboratif ;
  • de créer un environnement favorable à la conduite des travaux collaboratifs.

La lecture de l’article de Tharayil et al. (« Les stratégies pour atténuer la résistance des étudiants aux pédagogies actives », paru dans l'International Journal of STEM Education) nous donne d’autres pistes et des stratégies pratiques, parmi lesquelles être vigilant à solliciter les étudiants non impliqués, utiliser des activités de niveau croissant de difficulté, ou encore développer une routine de travail.

Les deux articles soulignent enfin l’importance de prendre du temps pour préparer les activités collaboratives et d'anticiper la résistance des étudiants. Mais comme l'écrivent Tharayil et al., il n’y a malheureusement pas de « recette universelle » pour faire fonctionner une activité collaborative et plusieurs cycles d’essais et d’erreurs sont souvent nécessaires pour réussir leur implantation.



Intégrer la normalisation et la contextualisation dans l'enseignement médical

Embracing standardisation and contextualisation in medical education
Bates et al. (2018), Medical Education
Article téléchargeable ici


par Mathieu LORENZO

De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque la contextualisation des formations des professionnels de santé ? Ce concept renvoie au caractère hautement spécifique de chaque lieu de formation, du parcours des étudiants, ou encore des situations cliniques rencontrées. Les apprentissages réalisés par un étudiant au cours de son cursus sont ainsi uniques et très variables d’un contexte à l’autre.

Pourtant, les exigences sociétales envers les professionnels de santé requièrent de plus en plus de
standardiser les cursus de formation, afin d’améliorer la qualité du système de santé et de répondre à la préoccupation grandissante liée aux erreurs médicales. Désormais, les professionnels de santé sont par exemple, dans la majorité des cursus, diplômés sur la base du développement de compétences.

Comment concilier ces deux dimensions des formations des professionnels de santé ? C’est la réflexion passionnante que publie dans le journal Medical Education une équipe de chercheurs canadiens et néerlandais. Les auteurs appellent les responsables des cursus de formation des professionnels de santé basés sur les compétences à lier ces dernières au
contexte clinique. Les compétences à développer sont ainsi vues comme des « cibles mouvantes ». L’idée est de documenter dans quels contextes les étudiants démontrent l’acquisition des compétences attendues et de vérifier que ces compétences s’expriment dans des contextes multiples et variés.

Cette évaluation contextualisée des compétences permet d'espérer que les apprenants pourront à l’avenir être compétents dans d’autres contextes que ceux étudiés en formation, et ainsi, répondre aux besoins de la société.

Publication


Le CFRPS publie une lettre sur le raisonnement clinique dans les Annals of Emergency Medicine

La prise de décisions en médecine d'urgence :  basée sur l'expérience et contextuellement ancrée, plutôt que fondée sur les preuves et universelle
Titre original : Decisionmaking in Emergency Medicine: Experienced-Based and Contextually Anchored Rather Than Evidence Based and Universal)

Extrait

In 2006, Sandhu et al. called for researchers to undertake more studies to understand how emergency physicians make their decisions. The study by Wright et al. sheds new light on this ?eld of research in terms of the weight of experience and the role of context in decisionmaking. The results concerning the percentage of risk of an adverse outcome that leads emergency physicians to place patients under observation and its variability from one physician to another, the in?uence of the horror stories experienced or heard by a physician on his or her decision, and the discrepancy between the statements of emergency physicians about their preference for a particular process and the reality of their reasoning show the crucial role played by the physician’s experience on how decisions are made.

? Lire la suite de l'article sur le site des AEM

Publication


Le CFRPS cosigne un éditorial dans la revue Pédagogie Médicale

La SIFEM : un redéploiement prometteur 
Extrait

À la fin de l’année 2016, le conseil d’administration de la Société internationale francophone d’éducation médicale (SIFEM) a décidé de réaffirmer clairement les missions de l’organisation, en lien avec son projet fondateur qui vise à en faire la société savante francophone de référence, capable d’attirer, grâce à son dynamisme et sa perspective fédératrice, toutes les personnes concernées par la formation des différents professionnels de la santé.

Une telle ambition implique qu’elle soit en mesure d’offrir à ses membres toutes les ressources nécessaires pour rendre plus intelligibles les différents problèmes auxquels ils sont confrontés dans le cadre de leurs multiples pratiques professionnelles, afin d’améliorer la pertinence et la cohérence de celles-ci, au bénéfice, in fine, de la qualité et de l’efficience des soins aux patients.

? Lire la suite de l'éditorial sur le site de Pédagogie Médicale
La pause pédagogique
du 10 janvier 2019
L'article

L’expérience étudiante de la transition :
adultes en reprise d’études versus jeunes bacheliers

SOIDET et RAUSSIN

Un article publié dans la revue
Psychologie du travail et des organisations (2017)
Rendez-vous

Jeudi 10 janvier 2019

12 h 30 à 13 h 30


en salle du conseil de la
faculté de médecine de Strasbourg
Les animateurs


Kara LEILA, Rosa LOPES et Sandrine BERTRAND
sont respectivement cadre formateur (Evreux), enseignant CESU (Nancy) et cadre formateur (Metz)
Notre société, caractérisée par un environnement socio-économique en mutation, oblige les individus à être mobiles professionnellement, tant physiquement qu’intellectuellement.

Aujourd’hui, nombreuses sont les personnes "actives" sur le marché du travail qui s'inscrivent à une formation universitaire, côtoyant ainsi de jeunes étudiants au profil plus « classique ». Qui sont ces adultes qui reprennent des études à l’université pour préparer des diplômes ? Ont-ils les mêmes ambitions ? Sont-ils confrontés aux mêmes difficultés, aux mêmes questionnements et aux mêmes évolutions ?

Si vous êtes enseignant, néo-bachelier ou adulte en reprise d’études, et si vous êtes curieux de connaître quelles sont vos différences et vos similitudes par rapport aux autres étudiants, venez partager avec nous vos expériences, vos points de vue et vos réflexions lors de la pause pédagogique qui sera animée autour de l’article de Soidet et Raussin.
Archives et
prochaines pauses
Retrouvez ici les thèmes des précédentes pauses pédagogiques ainsi que les publications associées (copie du diaporama, synthèse des points clés et article).

Les prochaines pauses pédagogiques auront lieu aux dates suivantes :

  • 7 février 2019
  • 14 mars 2019
  • 18 avril 2019
  • 13 mai 2019
  • 20 juin 2019

Babillard



Congrès

L'Association pour la recherche qualitative lance un appel à communications dans la perspective du 87e congrès de l'ACFAS, qui aura lieu les 27 et 28 mai 2019 à l'Université du Québec en Outaouais (Gatineau, Canada). Plus d'informations ici

Publication

Un nouveau numéro de la revue Pédagogie Médicale vient de paraître. Il est accessible ici


On en parle
  • "Études de médecine : deux voies d'accès proposées, arbitrages en janvier". L'article, publié dans Le Quotidien du Médecin, est accessible ici
  • "Les Français, déconnectés des politiques de santé". L'article, publié dans L'Express, est accessible ici
  • "Médecins : toujours moins de généralistes, toujours plus "d'inégalités territoriales". L'article, publié sur le site d'Europe 1, est accessible ici
  • "Les personnels hospitaliers ont été deux fois plus malades que le reste de la population au cours des deux derniers mois, selon une étude". L'article, publié sur le site de Francetvinfo, est accessible ici
  • "Sondage : les professionnels de santé sont au bord de la crise de nerf". L'article, publié dans La Provence, est accessible ici
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